dimanche 26 avril 2009

Est-ce que nos coeurs ont rétréci ?

On ne sait comment se faire pardonner,
ni même si on a droit à quelque excuse que ce soit,
pour le saccage ehonté de la matière vivante sur cette planète.
On ne sait plus ou s'mettre, nous autre de la France.
Une fois de plus, on fait ce qui nous arrange.
il fallait qu'on vous l'dise, c'est dit c'est fait,
si nous passions maintenant à tout autre chose ?
Soyons plus positif : rien ne sert d'être trop triste !
au contraire... bien au contraire.

catherine Ringer / Fred Chichin

Ci-gît... Du scotch


Ci-gît... un acteur américain


Ci-gît... un auteur mort pendant la grande guerre.


Ci-gît... une créatrice de parfum


Ci-gît... Un chanteur anglais mort dans un accident de taxi


Ci-gît... le descendant des Tsars de Russie


Ci-gît... Un compositeur allemand du XIXème


Au cimetière Notre-Dame des neiges, il y a des noms connus.
Je me dis que la famille de certains était peut-être là depuis quelques siècles.
D'autres venaient sûrement d'arriver, avec des projets pleins la tête.
Je me suis imaginé qui étaient ces gens.
Quels étaient leurs rêves ?
Que fuyaient-ils, ou qui les pourchassait ?
Peut-être bien qu'ils se fuyaient eux-mêmes.
Ont-ils au moins réussi ?
Est-on toujours rattrapé par soi-même ?

Le cimetière se trouve dans les vallons du Mont-Royal, qui dominent Montréal.
Là, tout est vert et il n’y a presque personne.
C’est très grand, on ne distingue la ville que par un fond sonore.
Nous sommes dimanche matin, elle se réveille, ou elle se couche.
Au-delà du faîte des collines, on aperçoit les gratte-ciels.
Une dame ramasse des feuilles mortes et des bouts de papier qu’elle met dans une sorte de bourse en cuir à lanière. On dirait qu'elle fait une prière.
Quelques cyclistes profitent du dénivelé.
Au loin, on aperçoit le Saint-Laurent.
Il semble qu'il pourrait tout emporter, même les rêves de tous ces gens, qui de tous les pays, de toutes les races et de toutes les confessions, ont voulu fondre leur corps à ce petit bout d'Amérique.

samedi 18 avril 2009

Au tapis

Hier soir j'ai vu un film allemand " la vie des autres ", puis un film de Chéreau d'après Conrad : " Gabrielle " avec Huppert. J'ai fini " Mort à crédit " . J'ai commencé le premier volume de " Guerre et paix " et sur les conseils d'une parisienne aux belles jambes j'ai acheté chez Renaud Bray les " Chroniques de l'oiseau à ressort ".

Je suis toujours noyé par la nostalgie. Elle me broie, mais je m’y complais. J’ai fumé presqu’un paquet de cigarette cette nuit, après une journée durant laquelle je me suis battu avec un logiciel de traduction. J’ai ouvert aussi une bouteille du vin que nous avions rapportée de France pendant le repas avec Alex qui vient de rentrer de Chine et que nous sommes allés cherché lundi à l'aéroport de Montréal.

Le vin aidant, n’ayant rien bu depuis un mois, la tête tourne et la nostalgie arrive. On pense à des choses banales et elle prennent le dessus. Je joue au poker en ligne, j’ai gagné cent dollars. J’ai eu la mauvaise idée d’écouter le disque d’un concert de Daho en jouant. Je pense à ce concert, au Zénith de Montpellier en 1993.

Nous arrivons en avance, elle me dit que c’est pour qu'on se place devant la scène. Je fais semblant de rien. Je joue le blasé. C’est pourtant la première fois que je me rends à un grand concert comme celui-là. Quelqu’un chante et je suis persuadé qu’il m’est intime, que c’est moi qu’il regarde. Les éclairages sont puissants et la musique joue fort. Il y a Édith Fambuena, elle joue de la basse, ou peut-être de la guitare. Personne ne se rappelle de cette chanteuse, moi oui : « Je sais que les anges ont raison ». Je suis avec Nathalie, une fille avec beaucoup de classe et d’une grande beauté. Une beauté brutale et douce à la fois, de l’intelligence mêlée à de l’insouciance.
Après le concert je vais rôder aux arceaux. Je regarde les garçons. Il y en a un qui crache sur un autre. Ca a l’air de l’exciter. Sous une arche en contrebas un noir avec un chapeau blanc joue du saxo. Il s’est placé sur un éclairage municipal fiché dans le sol. Moi je descends les grands escaliers puis je rentre à pied dans ma cité universitaire. Dans Montpellier tout est calme. Je voudrais que quelqu’un surgisse au coin de la rue. Ca n’arrive jamais.

La nostalgie est comme une barque sur un lac en été. Si on atteint une crique et qu’on touche la rive d’une époque passée, viennent autour de nous en mouvement circulaire, d'infimes vagues, imperceptibles, mais qui nous emmènent par petits à-coups vers un endroit tout proche, pareil en tout point à celui d'où on vient mais où la perspective est déjà différente. Je pense que ce sont ces vagues là que Virginia Woolf a décidé un jour de rejoindre, calmement, sans violence. Les mêmes vagues qu’elle a donné pour titre à un de ses romans.

Alors je pense maintenant à une autre grande dame, plus dans l’écrit mais dans le verbe : Supernana. On ne s’en souvient pas davantage. Elle a occupé de sa voix cassée par le tabac et l’alcool, beaucoup de mes nuits blanches. J’ai appris qu’elle était morte d’un arrêt cardiaque l’année dernière alors qu’elle devait faire son retour à la radio sur Europe 1, le dimanche avec Laurent Baffie. Mes nuits de l’époque, entre deux jours au lycée, étaient drôle, subversives et sucrées. J’y ai découvert Brigitte Fontaine, Carbone 14, Guillaume Dustan et la complainte du phoque en Alaska. J’y ai entendu aussi des anarchistes côtoyer des aristocrates.

Au lycée Il y avait Alastair, Géraldine et Marie-Laetitia. Ma peau était pleine de boutons. J’aurai voulu m’écorcher. Je n’avais pas l’assurance des ados d’aujourd’hui. Je regardais des garçons lorsqu’ils ne me regardaient pas. D’ailleurs ils ne me regardaient jamais. J’avais un professeur d’anglais qui nous vouvoyait mais qui voulait qu’on l’appelle Françoise. Sur ses oreilles elle accrochait des girafes. Elle a son
entrée sur le catalogue de la BNF, parce qu’elle écrivait des livres avec sa machine à écrire portative dans les décharges municipales. Il y avait aussi le théâtre : Brecht, Durringer et Julien Bouffier.
Un canadien dans notre classe : Jonah qui venait d’Halifax en Nouvelle-Écosse.

Puis, porté par les vagues, je me suis endormi.

vendredi 10 avril 2009

le voyage de Doudou le caribou




Doudou le caribou, est en fait un orignal (élan d'Amérique), mais il se sent très bien dans sa peau de caribou, auprès de Margaux.


Il est arrivé en France, à Saint-Pargoire il y a deux ou trois ans, et jeudi dernier, alors qu'il accompagnait sa petite amie à Marseille pour un stage de gym, il a eu tout à coup le mal de son pays d'origine : le Canada et ses grandes forêts...


Alors, profitant du grand aéroport international de Marseille, n'y tenant plus, il a pris un taxi, est monté dans le premier avion direction Montréal.


Il avait cependant complètement oublié qu'il faisait bien moins chaud là-bas qu'à Marseille ! Il a donc eu très froid en sortant de l'avion et était complètement perdu. Heureusement, il s'est souvenu tout à coup que des tontons se trouvaient à montréal. Il a donc demandé son chemin pour se rendre dans l'arondissement d'Outremont sur l'avenue Davaar..


Pas plus tard que ce matin, il était devant notre porte, tout essouflé. Il avait un peu changé et acheté de nouveaux vêtements pour avoir moins froid : une grande écharpe aux couleurs du Canada et une belle "Tuque" bien chaude (autrement dite un bon bonnet en laine).


Baraka, le reconaissant, a d'abord voulu jouer avec lui. Mais nous lui avons dit de se calmer car ses jeux parfois peuvent être très dangereux pour un petit caribou-orignal en peluche.


Alors, rassure toi Margaux, doudou sera de retour en France lundi. Le facteur devrait mettre environ une semaine à le rapporter. Tu verras il a un peu changé à cause de la neige, mais tu lui as beaucoup manqué et il ne recommencera plus ses escapades.


mardi 7 avril 2009

Au parc à chiens


L'autre dimanche, nous sommes allés au parc à chiens avec toute la meute. Une expédition.

Les laisses des quatre monstres s'emmêlent sur le chemin, mais nous atteignons au bout d'un long moment les 200 mètres qui nous séparent de notre destination. Quatre humains, des queues qui remuent à tout va, des laisses qu'il faut détacher, dans le petit sas entouré de deux portes grillagées qui sépare la rue du nirvana canin. Déjà les truffes se dilatent pour repérer si des connaissances sont présentes ou si des femelles seraient prêtes à un petit câlin. Les narines humaines, elles, se contractent car la fonte de la neige et le retour du printemps font que l'odeur du parc s'approche de celle d'une ferme médiévale au temps de la grande peste.



Le temps que je détache et muselle Baraka le lévrier, Rico le chien saucisse, lance les hostilités : il fait un caca liquide sur sa laisse qui traîne par terre. Une fois dans le parc, Lili la Boston-terrier dite aussi "La mère supérieure", s'attaque à un Chihuahua tout tremblant. Il se réfugie sous un banc mais elle l'empêche de sortir. Tous les humains de notre petit groupe s'évertuent à l'en empêcher et lui crient dessus en même temps. Elle doit penser que nos paroles sont en fait des aboiements d'encouragement, car elle semble prendre de plus en plus de coeur à sa tâche : le chihuahua risque de finir en petit hot-dog. Heureusement, la propriétaire du petit repas sur pattes arrive à sa rescousse et le prend affolée dans ses bras. Dans les yeux de sa maîtresse on peut lire tous les reproches du monde et qu'on ferait mieux d'enfermer notre Pit-bull haut de 15 cm de haut.



Nous sommes sur le qui vive. J'ai déjà une seule envie en tête regagner au plus vite le sas et rentrer dans nos pénates. un demi tour de parc plus loin, c'est au tour de Baraka, il n'aime pas les gros chiens à poil longs et croise alors un genre de bouvier des Flandres. Malgré la muselière il lui saute dessus, incontrôlable. Nous crions tous à qui mieux mieux, maîtres indignes, incapable de maîtriser leur chien. Celui-ci est pourtant très doux à la maison, n'importe qui peut rentrer, même quand nous ne sommes pas là. Le Bouvier penaud réussit à s'enfuir, mais notre chien court vite, il le rattrape et Charles, l'autre Boston Terrier mais version miniature, 10 cm au garrot maximum, ayant jusque là été très sage veut prendre la défense de Baraka qui pourtant était l'agresseur. Le petit Charlie avec sa tête de Béluga saute à la gorge du bouvier et ne le lâche plus. La honte totale. Les gens n'osent même pas nous regarder en face, mais on sent qu'il n'en pensent pas moins et que nous ferions mieux d'ouvrir un cirque.



Nous réussissons in extremis à remettre les fauves en laisse, non sans mal car ils s'en vont chacun leur tour au quatre coins du parc. nous rentrons à la maison, et ne trouvons rien de mieux que leur distribuer à tous un petit morceau de fromage... Considèrent-ils que c'est une récompense ? Nous sommes vraiment nuls en psychologie canine ! Tant pis.

mercredi 1 avril 2009

Géographie et langue verte


Pour info géo, le Québec est 3 fois plus grand que la France en superficie mais ne compte que 9 millions d'habitants.

Le Canada est le deuxième pays le plus grand du monde après la Russie (beaucoup plus grand que les États Unis qui ont tendance a écraser les cartes.

La capitale de la province du Québec C'est la ville de Québec et la plus grande ville C'est Montréal. la Capitale du Canada c'est Ottawa (frontière Québec/Ontario) et la plus grande ville du Canada c'est Toronto (en Ontario sur les grands lacs, face à Chicago).

A Montréal il y a environ 65 % de francophone et le reste c'est anglophone ou allophone. mais la langue officielle c est le français. Dans le reste du Canada c'est anglophone.

90 % de la pop habite le long de la frontière Sud (hiver oblige).

C'est plus long de se rendre en avion de Montréal à Vancouver (Colombie britannique sur le pacifique) que de Paris à Montréal.

Le conseil ici c'est de pas trop utiliser d'anglicisme sinon c'est foutage de gueule assuré (surtout si on a un accent anglais à la française), bien que les québécois emploient beaucoup d'anglicismes (Chécker pour vérifier ou regarder ex "check le français avec son accent pointu", les breaks pour les freins, La job pour le travail...)

Les injures c'est souvent en rapport avec la religion chrétienne, genre : "crisse" pour christ, "tabarnak" pour tabernacle, "ostie", "ciboire" et une que j'adore "bout d'viarge" pour bout de vierge. Ces injures s'appellent des sacres et sont déclinables à volonté, souvent pour les adoucir : "Tabarnouche", "Tabarnoune", "Ciboulot"... On peut aussi les associer : "Crisse de calice de tabarnak", "ciboulak" (Ciboire+tabarnak).. On peut aussi les employer avec une forme pronominale : "Je suis en crisse", "ma mère était en tabarnak"... A employer avec modération, car c'est aussi vulgaire de dire "crisse" par exemple que "putain de merde".


Demain, Leçon d'Histoire....