
(ÉVREUX)
Nous sommes à nouveau dans une ville, je sais que sous les immeubles il y a des caves et qu’il ne faut pas y aller, des choses interdites s’y passent, mais je ne sais pas quoi. Notre immeuble est composé d’un ensemble de bâtiments formant un quadrilatère presque fermé. Nous habitons sur le côté le plus petit, près duquel se trouve l’accès au terre-plein central. Notre appartement est au premier étage de la première entrée, notre voisine s’appelle madame Douilly et souvent elle fait des gâteaux, surtout des tartes. Mimine est perdue en ville et on la retrouve souvent sur le balcon de Madame Douilly. Derrière nous, de l’autre côté de la rue il y a une piste de skate-board en goudron rouge. Une fois je m’y suis ouvert la tête sous un petit pont qui sent l’urine. L’autre côté des bâtiments est un monde inconnu.
J’ai une meilleure amie, elle s’appelle Agnès Mallet et son surnom est Tigresse. Elle a un arbre magique. Sa mère a des cheveux courts. Sur le terre-plein il y a une « cage à écureuil » bleue, nous y jouons souvent et grimpons sur ses barres de métal. Il y a aussi un bac à sable, mais nous y jouons peu car il y a des crottes de chien. Mon grand frère a une planche à roulettes
Il me semble que ma maîtresse est blonde, qu’elle a une voiture de sport qu’on appelle une Bagherra. Au bout de la cour de L’école il y a un talus, où souvent on court et on tombe. Dans la classe il y a des cubes de couleurs différentes et des cerceaux, des mots sont découpés puis affichés aux murs. Les élèves prennent des photos, en groupe puis un par un. Ensuite ils attendent leurs parents devant une grille. Mes frères ne sont pas dans ma classe. Une fois, un samedi midi papa vient nous chercher avec une nouvelle voiture c’est une Simca 1100, puis on roule jusqu'à ses amis qui habitent dans une caravane.
Avec mon frère, un jour, nous nous engageons dans le monde inconnu, nous marchons et marchons encore à travers la ville, plus loin au-delà du centre commercial. J’ai l’impression que celle-ci ne finit jamais. Nous arrivons enfin à une aire de jeu, dont d’autres gamins de l’école nous avaient parlé. C’est fantastique, les toboggans sont énormes, les tourniquets vont à une vitesse folle, il y a mêmes des circuits de cordages où je n’ose pas aller. Il doit être presque sept heures du soir, nous voyons tout à coup arriver papa comme une furie, il nous a cherché partout.
Le mercredi nous sommes inscrits à des activités de quartier. Une fois, j’ai été maquillé en chat. Dans le quadrilatère, c’est la tradition qu’un jeune qui quitte ses parents jette tous ses jouets par la fenêtre. Je me rappelle d’une fille qui l’avait fait en face de chez nous. Mon frère avait attrapé un disque de Renaud, c’était Noël en juillet et des cadeaux tombaient du ciel.
Un jour J’ai vu Rémi Brica, l’homme orchestre, Au centre commercial. On y achetait 1 franc de bonbons qui remplissaient de gros sachets pour l’après-midi, on descendait en courant les escaliers de l’immeuble, une pièce de deux francs à la main, quand on entendait la sonnerie du marchand de glace. Parfois il y avait le bibliobus. Mon père une fois a cassé la gueule d’un voisin.
Ce qui se passe après l’enfance, après nos six ou sept ans n’a, à mon sens, aucune importance.
Mais les souvenirs sont comme des photographies, la plupart du temps, comme elles ils jaunissent et souvent on ne sait même plus quand ni où on les a pris.
Nous sommes à nouveau dans une ville, je sais que sous les immeubles il y a des caves et qu’il ne faut pas y aller, des choses interdites s’y passent, mais je ne sais pas quoi. Notre immeuble est composé d’un ensemble de bâtiments formant un quadrilatère presque fermé. Nous habitons sur le côté le plus petit, près duquel se trouve l’accès au terre-plein central. Notre appartement est au premier étage de la première entrée, notre voisine s’appelle madame Douilly et souvent elle fait des gâteaux, surtout des tartes. Mimine est perdue en ville et on la retrouve souvent sur le balcon de Madame Douilly. Derrière nous, de l’autre côté de la rue il y a une piste de skate-board en goudron rouge. Une fois je m’y suis ouvert la tête sous un petit pont qui sent l’urine. L’autre côté des bâtiments est un monde inconnu.
J’ai une meilleure amie, elle s’appelle Agnès Mallet et son surnom est Tigresse. Elle a un arbre magique. Sa mère a des cheveux courts. Sur le terre-plein il y a une « cage à écureuil » bleue, nous y jouons souvent et grimpons sur ses barres de métal. Il y a aussi un bac à sable, mais nous y jouons peu car il y a des crottes de chien. Mon grand frère a une planche à roulettes
Il me semble que ma maîtresse est blonde, qu’elle a une voiture de sport qu’on appelle une Bagherra. Au bout de la cour de L’école il y a un talus, où souvent on court et on tombe. Dans la classe il y a des cubes de couleurs différentes et des cerceaux, des mots sont découpés puis affichés aux murs. Les élèves prennent des photos, en groupe puis un par un. Ensuite ils attendent leurs parents devant une grille. Mes frères ne sont pas dans ma classe. Une fois, un samedi midi papa vient nous chercher avec une nouvelle voiture c’est une Simca 1100, puis on roule jusqu'à ses amis qui habitent dans une caravane.
Avec mon frère, un jour, nous nous engageons dans le monde inconnu, nous marchons et marchons encore à travers la ville, plus loin au-delà du centre commercial. J’ai l’impression que celle-ci ne finit jamais. Nous arrivons enfin à une aire de jeu, dont d’autres gamins de l’école nous avaient parlé. C’est fantastique, les toboggans sont énormes, les tourniquets vont à une vitesse folle, il y a mêmes des circuits de cordages où je n’ose pas aller. Il doit être presque sept heures du soir, nous voyons tout à coup arriver papa comme une furie, il nous a cherché partout.
Le mercredi nous sommes inscrits à des activités de quartier. Une fois, j’ai été maquillé en chat. Dans le quadrilatère, c’est la tradition qu’un jeune qui quitte ses parents jette tous ses jouets par la fenêtre. Je me rappelle d’une fille qui l’avait fait en face de chez nous. Mon frère avait attrapé un disque de Renaud, c’était Noël en juillet et des cadeaux tombaient du ciel.
Un jour J’ai vu Rémi Brica, l’homme orchestre, Au centre commercial. On y achetait 1 franc de bonbons qui remplissaient de gros sachets pour l’après-midi, on descendait en courant les escaliers de l’immeuble, une pièce de deux francs à la main, quand on entendait la sonnerie du marchand de glace. Parfois il y avait le bibliobus. Mon père une fois a cassé la gueule d’un voisin.
Ce qui se passe après l’enfance, après nos six ou sept ans n’a, à mon sens, aucune importance.
Mais les souvenirs sont comme des photographies, la plupart du temps, comme elles ils jaunissent et souvent on ne sait même plus quand ni où on les a pris.

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