Elle traversait une dépression majeure. Après une déception amoureuse, la fin d’une histoire.
Les circonstances matérielles s’en sont mêlées, les drogues diverses aussi : certaines prescrites, d’autres illicites.
Elle a essayé de ne pas négliger sa fille, comme toujours elle s’efforçait de fumer sur le balcon même par grand froid.
Avec le recul, elle s’est aperçue que sa petite avait été sa dernière bouée avant le naufrage.
L’aurore est venue l’été suivant, doucement, par petites touches impressionnistes, sans qu’elle s’en aperçoive.
Il y a eu cet été là, des promenades au parc à chien sur Laurier. A un moment, elle s’est sentie réconfortée par la chaleur du soleil. Elle s’est laissée envahir par sa douceur, d’abord sur le visage, en surface, puis plus profond, juste au dessus du ventre, là où tous, on pourrait localiser le point exact où se trouve notre âme.
Elle a aussi observé les chiens de toute race courir effrontément. Elle s’est émue de leur bonheur simple. Elle a même pour la première fois depuis des mois, parlé a des inconnus en dehors du travail et du Provigo du coin.
Cet été là encore, au parc Lafontaine, elle s’est assise contre un arbre, sa petite fille jouait plus loin. Elle a senti la force inerte de l’arbre, sa sagesse immobile, elle s’est imaginée enracinée.
Le bonheur n’est pas revenu, ces petits moments volés lui ont seulement donné l'envie de boire à nouveau l'eau de la vie.

1 commentaire:
Un texte poignant, écrit dans un langage approprié et soigné (comme toujours), utilisant un vocabulaire choisi qui évite de brusquer le lecteur.
Bravo, j'ai beaucoup aimé.
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