En Lorraine
Il y a des patins en feutre pour ne pas marcher sur ton parquet fraîchement ciré.
Une porte en accordéon qui sépare la cuisine du salon, lorsque papy écoute des vieux films de guerre à la télé.
De temps en temps ton chat se frotte contre les pieds en métal de la table en formica.
Une odeur de tabac brun se mêle à celle des pommes chaudes d’une tarte tatin qui sort du four et que tu as préparé.
Ta salle à manger est toujours bien rangée et au milieu de la table trône une corbeille de fruits en plastique.
Il y a, sur un lit de la chambre, un chien empaillé qui nous fait un peu peur, mais qui est tout doux, et que nous aimons malgré tout caresser.
Dans la salle de bain, un peigne vert en forme de crocodile et toujours ton parfum.
Toutes les rues sont droites et les maisons bien alignées, on y trouve toujours une voisine à qui parler de la pluie, du beau temps ou de toute autre chose.
On peut aussi y voir de temps en temps défiler la fanfare.
Souvent tu chantes ou tu fredonnes des airs d’avant, que nous ne comprenons pas, mais qu’à force nous connaissons par cœur.
Sur la route qui monte jusqu’à Saint-Nicolas, le vent fait aussi chanter les sapins qui bordent la chaussée.
Nous sommes en Normandie.
Parfois, même s’il pleut, tu trouves qu’il fait beau, alors nous allons nous promener le long du chemin qui borde la maison, et tu chantes encore.
De l’autre côté, il y a le clocher de l’église et le village.
Lorsqu’il pleut trop fort nous faisons une partie de cartes.
Le matin nous descendons au bourg de La Graverie, chercher du lait à l’épicerie, juste à côté de l’endroit où habitait notre arrière grand-mère.
Le chien empaillé est toujours là, dans une chambre aux plafonds en pente, et aussi le peigne vert en forme de crocodile sur une étagère de la salle de bain.
Le petit transistor de la cuisine diffuse des chansons ou bien le tour de France.
La voisine apporte souvent des haricots verts et nous n’en pouvons plus de les écosser et de les manger.
Derrière la maison, à côté du potager nous trouvons des cassis et des fraises, nous savons qu’il ne faut pas les manger tous, car il faudra en faire des confitures.
Plus loin vers la gauche il y a des cages pour des lapins auxquels tu donnes des prénoms, nous leur apportons des épluchures et des restes de nourriture.
Ce sont seulement quelques souvenirs d’enfance, rien de précis, rien d’important, juste des petites choses qui font ce que nous sommes, nous tes petits-enfants.
Ailleurs maintenant tu vas retrouver certains de ceux qui ont été ta vie, et nous, ici-bas, nous nous souviendrons toujours que sur tes robes comme dans ton jardin, il y avait des fleurs qu’on appelle des pensées.
Il y a des patins en feutre pour ne pas marcher sur ton parquet fraîchement ciré.
Une porte en accordéon qui sépare la cuisine du salon, lorsque papy écoute des vieux films de guerre à la télé.
De temps en temps ton chat se frotte contre les pieds en métal de la table en formica.
Une odeur de tabac brun se mêle à celle des pommes chaudes d’une tarte tatin qui sort du four et que tu as préparé.
Ta salle à manger est toujours bien rangée et au milieu de la table trône une corbeille de fruits en plastique.
Il y a, sur un lit de la chambre, un chien empaillé qui nous fait un peu peur, mais qui est tout doux, et que nous aimons malgré tout caresser.
Dans la salle de bain, un peigne vert en forme de crocodile et toujours ton parfum.
Toutes les rues sont droites et les maisons bien alignées, on y trouve toujours une voisine à qui parler de la pluie, du beau temps ou de toute autre chose.
On peut aussi y voir de temps en temps défiler la fanfare.
Souvent tu chantes ou tu fredonnes des airs d’avant, que nous ne comprenons pas, mais qu’à force nous connaissons par cœur.
Sur la route qui monte jusqu’à Saint-Nicolas, le vent fait aussi chanter les sapins qui bordent la chaussée.
Nous sommes en Normandie.
Parfois, même s’il pleut, tu trouves qu’il fait beau, alors nous allons nous promener le long du chemin qui borde la maison, et tu chantes encore.
De l’autre côté, il y a le clocher de l’église et le village.
Lorsqu’il pleut trop fort nous faisons une partie de cartes.
Le matin nous descendons au bourg de La Graverie, chercher du lait à l’épicerie, juste à côté de l’endroit où habitait notre arrière grand-mère.
Le chien empaillé est toujours là, dans une chambre aux plafonds en pente, et aussi le peigne vert en forme de crocodile sur une étagère de la salle de bain.
Le petit transistor de la cuisine diffuse des chansons ou bien le tour de France.
La voisine apporte souvent des haricots verts et nous n’en pouvons plus de les écosser et de les manger.
Derrière la maison, à côté du potager nous trouvons des cassis et des fraises, nous savons qu’il ne faut pas les manger tous, car il faudra en faire des confitures.
Plus loin vers la gauche il y a des cages pour des lapins auxquels tu donnes des prénoms, nous leur apportons des épluchures et des restes de nourriture.
Ce sont seulement quelques souvenirs d’enfance, rien de précis, rien d’important, juste des petites choses qui font ce que nous sommes, nous tes petits-enfants.
Ailleurs maintenant tu vas retrouver certains de ceux qui ont été ta vie, et nous, ici-bas, nous nous souviendrons toujours que sur tes robes comme dans ton jardin, il y avait des fleurs qu’on appelle des pensées.

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