mercredi 10 décembre 2008

L'eau de la vie

Elle traversait une dépression majeure. Après une déception amoureuse, la fin d’une histoire.

Les circonstances matérielles s’en sont mêlées, les drogues diverses aussi : certaines prescrites, d’autres illicites.

Elle a essayé de ne pas négliger sa fille, comme toujours elle s’efforçait de fumer sur le balcon même par grand froid.

Avec le recul, elle s’est aperçue que sa petite avait été sa dernière bouée avant le naufrage.

L’aurore est venue l’été suivant, doucement, par petites touches impressionnistes, sans qu’elle s’en aperçoive.

Il y a eu cet été là, des promenades au parc à chien sur Laurier. A un moment, elle s’est sentie réconfortée par la chaleur du soleil. Elle s’est laissée envahir par sa douceur, d’abord sur le visage, en surface, puis plus profond, juste au dessus du ventre, là où tous, on pourrait localiser le point exact où se trouve notre âme.

Elle a aussi observé les chiens de toute race courir effrontément. Elle s’est émue de leur bonheur simple. Elle a même pour la première fois depuis des mois, parlé a des inconnus en dehors du travail et du Provigo du coin.

Cet été là encore, au parc Lafontaine, elle s’est assise contre un arbre, sa petite fille jouait plus loin. Elle a senti la force inerte de l’arbre, sa sagesse immobile, elle s’est imaginée enracinée.

Le bonheur n’est pas revenu, ces petits moments volés lui ont seulement donné l'envie de boire à nouveau l'eau de la vie.


mardi 9 décembre 2008

Montjoie !! (ajouté au titre du billet précédent, ça fait le cri d'assaut des chevaliers français)

Mais de la joie, il y en a un peu moins aujourd’hui. L'immeuble rue St Denis ne peut être hypothéqué par aucune banque car la fondation est fragile, elle nécessite un pieutage très profond pour gagner la roche afin de stabiliser l'édifice.

Pour l'explication technique, Montréal étant une île au milieu de deux bras du fleuve, toute la ville est bâtie sur une terre alluviale constituée essentiellement de glaise. Cette glaise a la particularité d'être une base résistante pour la construction lorsqu’elle est imbibée d'eau. Or, depuis quelques années, avec une urbanisation a outrance, un asphaltage de quasiment toutes les surfaces, ceci associé au réchauffement climatique donnant des étés de plus en plus chauds et secs, la glaise en question perd de sa teneur en eau. De ce fait beaucoup de constructions dans tous les quartiers s'enfoncent plus ou moins dans le sol, y remédier coûtant parfois très cher. J'ai trouvé un nom pour Montréal : La Nouvelle Venise.

Une autre chose qui s'enfonce ici autant qu'en France, en même temps que nos illusions, c'est la politique. Les québécois se sont peu déplacés pour le scrutin provincial d'hier. Le libéral Jean Charest a réussi sont pari : Il restera premier ministre du Québec et cette fois aura une majorité confortable à la chambre.

J'ai eu la nausée l'autre soir. Nous étions en voiture en direction de Montréal. J’entendais à la radio un reportage sur une jeune femme assumant deux emplois à temps partiel mais dont les revenus la plaçaient, odieuses statistiques, sous le seuil de pauvreté . Elle élevait seule et digne son enfant. Avec une grande douceur, elle répondait au journaliste d'une voix tremblante, avec une respiration saccadée, révélant une honte sourde mêlée au trac de passer à l'antenne. Par trois fois, au bord de l’autoroute, pendant cette entrevue, nous sommes passés devant de grandes affiches électorales en quatre par trois du parti du premier ministre reconduit, dont le slogan s'étalait en lettres capitales épaisses : « L’économie d’abord ». Triste et révoltante coïncidence.

Les centristes souverainistes du PQ (non ça n'est pas ce que vous pensez, c'est le Parti Québécois !) et leur dirigeante Pauline Marois, arrivent juste après les libéraux, constituant une opposition forte. Je me trompe peut être, mais il semblerait que l'assemblée ne comporte finalement qu'un seul député de gauche sur environ cent vingt sièges, un membre de Québec Solidaire, élu dans Le Plateau Mont-Royal, le quartier bobo de Montréal, où se trouvait notre fameux immeuble... La boucle est bouclée... Sommes-nous des bobos ??

jeudi 4 décembre 2008

St-Denis



Cette fois c'est la bonne. Notre offre d'achat est acceptée. On pouvait pas rêvé mieux du point de vue de la situation. Un travail énorme pour remettre la maison en état nous attends. Même pas peur ! (un peu quand même). J'en dirais plus demain.

mardi 2 décembre 2008

Echapper au sort


J'ai passé une nuit très courte sur le divan chez Melissah mais on a "eu du fun" et Rico m'a pas fait pipi dessus en dormant. Les chansons de Karkwa ne me quittent plus. Ils n'ont rien à envier à Coldplay. J'ai loupé les francofolies cette année où ils se produisaient mais ils passent le 11 décembre au Métropolis. Aux derniers Félix (les Victoires de la musique québécoise) ils ont eu quatre prix. J'espère que Cédric lira ce billet. Pour acheter le disque en ligne c'est là